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Abdulrhaman Khallouf : Un palmier dans un champ de mines (Alidades éd.) - Le Magnum - Repérage - Date de mise en ligne : lundi 12 octobre 2020 Copyright © Décharge - Tous droits réservés Copyright © Décharge Page 1/2 Abdulrhaman Khallouf : Un palmier dans un champ de mines (Alidades éd.)
Né en 1977 à Damas, Abdulrahman Khallouf quitte la Syrie en 2002. Le titre général de son recueil indique bien cette opposition entre paix et guerre. Mais chaque poème qui compose cet ensemble est titré de la même façon répétitive : Ma patrie n'est pas mon exil. Et au-delà de cet état de fait qui lui a fait quitter son pays, il affirme cette inégalité entre deux lieux qui ne seront jamais équivalents dans son coeur, ses tripes et sa vie. Il y a la nostalgie du pays d'origine, mais il y a aussi l'implantation solide dans le pays d'accueil, preuve en est : ses poèmes sont pour la première fois écrits en français. Ainsi le premier vers est tout de gratitude : Merci à mes chaussures qui m'ont mené jusqu'ici... La plupart des textes parlent de souffrance et de cruauté. En particulier, une image est récurrente : Ils ont vendu ma bien-aimée au poids / sur un marché d'esclaves en Libye... Quelques pages plus loin : Ils ont accroché ma bien-aimée par les cheveux / à la porte d'un camp de réfugiés à la frontière turque... et dans le dernier poème : Ah mon amour / comme tu es belle dans cette chambre froide où ils stockent les noyés sans nom... Quelle que soit l'étape de la migration, l'issue est semblable. Lui-même se caractérise comme résultante hybride du symbole végétal et animal Je suis né du mariage d'un olivier et d'un chien errant... Les souvenirs d'horreur se mêlent aux visions de deuil. La réalité de la violence et de la guerre passe par une écriture doucement lyrique qui sublime, dénonce et raille une situation insoutenable.
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